L’impression, comme d’autres secteurs avant elle, suit la voie du cloud ; un changement de modèle accéléré par la crise sanitaire. Les besoins en flexibilité et instantanéité liés à l’environnement de travail hybride poussent les entreprises à migrer leurs serveurs d’impression dans le cloud.
Une tendance soulignée par le dernier rapport Quocirca, intitulé « Cloud Print Services Market landscape 2021 » :
- 72 % des entreprises interrogées prévoient d’augmenter leur utilisation de l’impression cloud d’ici 2025,
- et 5 % d’entre elles prévoient de passer entièrement à un service dans le cloud.
Les constructeurs de systèmes d’impression y voient le signe que les derniers verrous psychologiques, qui existaient encore sur l’externalisation des données, ont sauté. L’impression cloud est de plus en plus privilégiée pour simplifier l’infrastructure d’impression et ainsi réduire les coûts d’exploitation et de maintenance des serveurs.
Public, privé et hybride : principaux modèles de déploiement des services d’impression cloud
1/ Dans le cloud public, la gestion des serveurs est totalement externalisée et confiée à des fournisseurs tiers, tels que Microsoft Azure, IBM Cloud, Amazon Web Services (AWS), Google Cloud Platform. Les petites entreprises sont séduites par ce modèle clé en main. Elles bénéficient d’un package avec les dernières mises à jour matérielles et logicielles en permanence et à moindre coût.
2/ Le cloud privé offre, quant à lui, davantage de contrôle, notamment sur la sécurité des données. Les entreprises peuvent personnaliser le matériel et les logiciels. Elles en assurent aussi la sécurité via leur propre pare-feu.
3/ Le cloud hybride, qui combine les deux infrastructures précédentes, offre le meilleur compromis en termes de coûts et de sécurité. Il permet à une organisation d’opérer la transition vers le cloud de manière efficace.
L’impression cloud : ce qu’en disent les constructeurs
La rédaction du magazine Info Buro Mag a réuni, en juin dernier, 5 de nos adhérents (Epson, Kyocera, Ricoh, Sharp et Toshiba), aux côtés d’autres acteurs, à l’occasion d’une table ronde consacrée à l’impression cloud. Voici ci-dessous les citations de nos entreprises adhérentes, extraites du compte-rendu paru en septembre dans le numéro 153.
« Étant donné que l’IT a désormais une place centrale dans tous les cœurs de métier, les DSI ont énormément de travail et saturent. Le cloud est une solution qui permet d’externaliser les serveurs et de libérer de la bande passante », détaille Louis Bernard, directeur des ventes chez Epson.
« On fait vraiment du sur-mesure, il n’y a pas de règles en matière de cloud. C’est du cas par cas en fonction des questions de sécurité, de disponibilité, de conformité… L’intérêt de ces demandes, pour nous, c’est de revaloriser notre métier », explique Benjamin Claus, directeur marketing et communication chez Kyocera.
« Par impression aujourd’hui, il faut entendre gestion globale des documents: je stocke, je numérise, j’archive, je partage, je collabore, j’imprime en fonction des besoins du document », rappelle Enzo Gomes de Toshiba TFIS.
« A un moment sur le marché, nous avons rencontré des difficultés à facturer la numérisation sur nos systèmes d’impression. Alors que maintenant les constructeurs peuvent plus facilement valoriser ce que le scan apporte dans la gestion de documents collaboratifs », analyse Magali Moreau, directrice marketing et communication chez Sharp.
« Exploiter le cloud implique de bénéficier d’une mise à jour régulière des logiciels. Or, dans le cadre du RGPD, nous avons l’obligation de maintenir la sécurité et d’agir très vite en cas de problème. Nous rationalisons donc les fonctionnalités sur les multifonctions (MFP) pour garantir que nos systèmes ne sont pas une source potentielle de failles… c’est une responsabilité lourde dans nos contrats! » insiste Jean-Pierre Blanger de Ricoh.
« Le risque zéro n’existe pas avec les hackeurs, donc c’est à nous de déterminer avec les entreprises quels risques elles sont prêtes à encourir. Il y a quelques années le réseau d’entreprise était une véritable forteresse, il ne fallait pas entrer dedans. Aujourd’hui avec l’ouverture du cloud nous sommes dans le modèle « zéro trust » où chaque composant est sécurisé et communique avec d’autres qui sont eux-mêmes sécurisés », note Louis Bernard de chez Epson.